mercredi 26 février 2014

Guerre 14-18 - Réfugiée à Epernay...

Epernay, le 26 février 1915
Mademoiselle,
le bombardement du 21 m'a forcé de quitter Reims.
Je suis réfugiée à Epernay avec ma famille depuis le 24.
Je vous écrirai une plus longue lettre ces jours-ci.
Mes respects à votre famille.
(signature illisible)

Encore un courrier expédié d'Epernay... par une personne ayant fui Reims bombardée, et certainement hébergée dans de la famille.
Un courrier un peu court pour en dire plus, Epernay reste effectivement une ville relativement tranquille et préservée.

En revanche, ces bombardements du 21 février sont restés tristement célèbres, comme on peut le lire dans le Matot-Braine de 1915-1917.
Reims. - La nuit du 21 au 22 février marquera dans les annales de notre cité et pourra s'appeler la Nuit terrible. De 9 heures du soir à 2 heures et demie du matin, ce fut une averse ininterrompue d'obus et de bombes incendiaires sur le 4e canton.
Nombre de maisons ne sont plus que des ruines. Incendies Esplanade Cérès, rue Pluche, rue Saint-Crépin, rue du Grenier-à-Sel, Place des Marchés, derrière les Halles; impasse Saint-Jacques.
Effondrements place Drouet-d'Erlon, rues Caqué, des Poissonnuers, Cérès, Clovis, Andrieux, rues de Vesles, Gambetta (en face de l'église Saint-Maurice), rues Pasteur et du Carrouge, etc.
La librairie catholique d'Armand Lefèvre, rue du Clou-dans-le-Fer, est aussi incendiée. La cathédrale a également souffert, sa voût intérieure qui avait resisté jusqu'ici est crevée.
On compte une vingtaine de tués parmi la population civile et de nombreux blessés.

On ne peut que le constater, une bien triste hécatombe.

Quant à la carte envoyée, elle représente le Temple protestant, au 13 du boulevard Lundy (orthographié Lundi sur la carte) à Reims, qui lui non plus, n'a pas été épargné, et bombardé le 19 septembre 1914.
Un nouveau Temple protestant a été reconstruit en lieu et place, par l'architecte Ch. Letrosne à partir de 1921, et consacré le 24 juin 1923.

Le Temple Protestant, avant 1914... et le Temple reconstruit en 1921.
Petite étrangeté cependant, une vignette de la Grande Semaine d'Aviation de la Champagne en juillet 1910 a été collée sur le recto de la carte postale... ??? pour décorer ?

Complément : http://reims.14-18.over-blog.com/2013/10/le-temple-protestant.html

Ci-dessous quelques cartes des destructions, suite aux bombardements de Reims du 21 février 1915.




Laurent ANTOINE LeMog

mardi 25 février 2014

Le-Mesnil-sur-Oger - Mondial de la Capsule de la Vigne et du Vin le Dimanche 2 mars 2014

Dimanche 2 mars 2014
Mondial de la Capsule
de la Vigne et du Vin

à Le-Mesnil-sur-Oger 51190

UPR Salle des Pressoirs Odile Le Mesnil sur Oger
Organisé par Pascal Dorme

Prix visiteur : 2 euros
de 8h00 à 18h00

Article Journal L'UNION


Le Mesnil-sur-Oger est un village français, situé dans le département de la Marne et la région de Champagne-Ardenne. Ses habitants sont appelés les Mesnilois et les Mesniloises. La commune s'étend sur 7,9 km² et compte 1 222 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2005. Avec une densité de 154,5 habitants par km², Le Mesnil-sur-Oger a connu une nette hausse de 13,5% de sa population par rapport à 1999. françaisEntouré par les communes de Oger, Gionges et Flavigny, Le Mesnil-sur-Oger est situé à 11 km au Sud-Est d'Épernay la plus grande ville aux alentours. Situé à 126 mètres d'altitude, le village du Mesnil-sur-Oger a pour coordonnées géographiques Latitude: 48° 56' 48'' Nord Longitude: 4° 1' 19'' Est. La commune est proche du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le maire du Mesnil-sur-Oger se nomme monsieur Pascal LAUNOIS.




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lundi 24 février 2014

Epernay, le paradis sur terre...

Epernay, le 5 février 1915
Mademoiselle,
pas de vues intéressantes non plus à Epernay, les boches ont tout respecté, jamais on ne dirait que tout fut envahit, du reste, ils ont été très convenables, personne n'a été évacué, vraiment, c'est une ville bien agréable, on ne se croirait jamais en guerre.
Les magasins de toute façon sont ravitaillés, c'est à ne pas croire, la vie est bien moins chère que par chez nous et on trouve absolument de tout.
J'ai bien regret de quitter, j'arriverais mardi à Revigny, dans l'après-dîner, je prends le train ici à 11h5et arrive à Revigny vers 2h1/2 à 3h, avec l'espoir de vous revoir bientôt. Recevez mes amitiés ainsi que M. et Mme Botollier.
(signature illisible)

Une coquille s'est glissée dans la légende de la carte postale, indiquant l'incendie du 18 septembre ! La confusion vient sûrement du fait que le 18, au moins 5 obus sont tombés sur la cathédrale, causant la mort d'un gendarme et de 2 prisonniers allemands. Mais c'est le bien le lendemain, le 19 septembre 1914, qu'un obus atteint les échafaudages en bois de la tour nord de l'édifice et explose.
L'incendie qui s'ensuit et la chaleur provoquent l'explosion d'une partie de la grande rosace... par le trou béant, des flammèches tombent à l'intérieur de la cathédrale, sur les paillasses installées pour les blessés, qui s'embrasent avec la vitesse que l'on peut imaginer, puis c'est au tour des charpentes de la toiture de prendre feu. La cathédrale a continué de se consumer toute la nuit du 19 au 20 septembre ! 

Une correspondance qui commence un peu étrangement.
La personne qui écrit semble désolée que la ville d'Epernay n'ait pas trop souffert des horreurs des premiers mois de conflit... elle n'a donc pas de cartes avec des vues intéressantes à envoyer, et se rabat sur une carte de la cathédrale de Reims, incendiée en septembre 1914 par les obus allemands.
On a droit à une sorte d'étonnement incrédule dans une ville épargnée où il fait bon vivre !
D'ailleurs, la personne va quitter Epernay avec beaucoup de regret... pour Revigny... mais quel Revigny ?
S'agit-il de Revigny dans le Jura, ou plus proche de nous, Revigny-sur-Ornain, dans la Meuse, où la bataille de la Marne du 6 au 12 septembre 1914 semble n'avoir laissé qu'un champ de ruines comme l'atteste les deux cartes postales ci-dessous, avec cet Hôtel de Ville complètement détruit et une rue de la gare qui reflète la désolation.


Dans ce cas, on comprend aisément ses "regrets", de devoir quitter une si belle ville épargnée, pour un village meurtri !


Laurent ANTOINE LeMog

vendredi 21 février 2014

Réunion AMICARTE 51 - 23 février 2014 - Salle Goulin

Rendez-vous dimanche prochain, 23 février 2014, pour la réunion mensuelle d'AMICARTE 51.

De 9h00 à 12h00, Salle Goulin, 6 rue de la Neuvillette, Reims.


La Bourse 2014 arrivant à grand pas, les Affiches destinées à être placées dans les commerces seront distribuées à l'occasion de la réunion.



Michel Thibault sera présent à la réunion mensuelle de dimanche et se fera un plaisir de dédicacer son nouvel ouvrage:
"Reims dans la Grande Guerre"


A noter, la réunion du 30 mars 2014 aura lieu exceptionnellement à la Salle des Fêtes de CAUREL.

Nous avons également en stock d'anciens bulletins. Voici les numéros encore disponibles :

02, 03, 06, 08, 09, 10, 12, 13, 14, 19, 20, 21, 22, 23, 33, 36, 37, 40, 42, 44, 47, 49, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 66, 67, 68, 69, 70, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 90, 91, 92, 93, 94, 96, 97.
(adhérents, au prix de 4 euros le bulletin, 30 euros les 10 bulletins)

jeudi 20 février 2014

Guerre 14-18 - Les Taubes ne viennent plus nous voir !

CPA - Coll. Jacki PINON
Cette fois-ci, il ne s'agit pas d'une carte rémoise, mais dont le visuel complète finalement assez bien les cartes de la semaine dernière...

Elle nous montre le poilu, et sa chère et tendre, éloignée, mais qui l'aime et pense à lui.

Une manière de se rappeler l'être aimé, de penser à sa mie... et de garder l'espoir et la force de vivement la revoir !

Elle a dit : Beaucoup ! l'humble paquerette,
C'est avec plaisir que je le répète.

Quant au texte du verso, il nous apprend que cette carte est adressée à Léon Profit, 8e Régiment d'artillerie à pied, 30e Batterie à Verdun, par sa maman ou son papa, la signature étant incomplète.

Une carte simple, presqu'anodine serait-on tenté de croire. Et pourtant, il suffit d'y relever quelques informations pour reconstruire l'histoire, et aborder de riches développements possibles.

Longchamps, 13 juillet 1915
Cher fils
Nous avons reçu ta carte avec plaisir.
Je te dirais que nous avons fait du bon travail sur St Dié.
Nous avons fait 767 prisonniers allemands, 19 officiers, 2 médecins majors et 32 soldats blessés.
Depuis ici l'on voyait un ballon captif ainsi que des lueurs d'incendie.
Ici, les nouvelles sont toujours les mêmes. Les Taubes ne viennent plus nous voir, probablement qu'ils ont peur.
Plus grand chose à te dire.
Nous t'embrassons bien tous de tous coeur.
(illisible)

Ce courrier fait certainement référence aux combats de Fontenelle, puisque le journal L'Illustration nous apprend qu'un défilé de 800 prisonniers à lieu à Saint-Dié le 13 juillet 1915, jour où a été expédiée cette carte.
Cette information est confirmée par la carte ci-dessous :


Robache (St-Dié), 13 juillet 1915.
Le Général Joffre remet la Croix de guerre
au Drapeau du 133e Régimant d'Infanterie.
Extrait de l'Ordre général n°37, du 12 Juillet 1915, du Général commandant la VIIe Armée.
Est cité à l'Ordre de l'Armée, le 133e Régiment d'Infanterie sous les ordres du Lieut.-Colonel BAUDRAND.
"Ce Régiment, dont 2 Bataillons, trois semaines auparavant, avaient été cités à l'Ordre de l'Armée pour avoir enlevé une position puissamment fortifiée sur une autre partie du front, à renouvelé cet exploit à La Fontenelle.
Entraîné par son ardeur, il est parti avant la fin de la préparation d'artillerie, est arrivé sur les premières tranchées ennemies avec les derniers obus français, a enlevé une position comprenant plusieurs lignes de tranchées et de casemattes, a fait prisonnier près de 900 allemands dont 21 officiers et s'est emparé d'un butin considérable (canon, mitrailleuses, lance-bombes, fusils, etc.), s'est installé sur la position et y a défié tous les assauts."

Comme vous pouvez le constater, le nombre de prisonniers allemands diverge. Le courrier parle de 767, L'Illustration de 800, Joffre de 900, le Journal Officiel de 881... j'ai aussi lu 600 (la Guerre dans les Vosges) !

Qui a raison ???



Dans la suite de la correspondance, il est également fait référence à un ballon captif, et aux fameux Taubes (colombe), le premier avion militaire allemand de série, mis en service en 1910.

Prise de guerre, un Taube exposé dans la Cour d'Honneur des Invalides, à Paris.
Et s'il n'est plus tellement visible au-dessus des champs de bataille, c'est peut-être parce qu'il s'agit d'un appareil vieillissant, qui doit être remplacé par des avions plus modernes... à moins, que ce soit vraiment la peur du français !!!

Une vision quelque peu fantasmée d'une victoire aérienne française sur un Taube allemand.
Carte allemande montrant un Taube survolant les lignes françaises.
Laurent ANTOINE LeMog

mercredi 19 février 2014

Reims dans la Grande Guerre, par Michel Thibault

Note de lecture

Michel Thibault, vient de sortir son 14ème livre sous le titre de : 
Reims dans la Grande Guerre

Celui-ci fait suite à :
Reims, collection Mémoire en Images, Editions Alan Sutton, 2000.
Reims, berceau du succursalisme en France, Editions Alan Sutton, 2002.
Quand Reims est sorti de ses remparts “ Le Clairmarais ”, Editions Les Amis de Clairmarais, 2002.
Les biscuiteries de Reims, Editions Alan Sutton, 2003.
Reims, 150 de chemin de fer, Editions Alan Sutton, 2004.
Reims, le parc Pommery, Editions Alan Sutton, 2005.
Reims de A à Z, Editions Alan Sutton, 2005
Reims et ses quartiers, Editions Alan Sutton, 2007
La Vesle et sa vallée, Editions  du Coq à l’Ane, 2007
L’école à Reims, Editions Alan Sutton, 2009
Reims le tramway, hier et aujourd’hui, Editions Alan Sutton, 2010
Reims et ses Commerces, Editions Alan Sutton, 2011
Reims d’Hier à aujourd’hui, Editions Alan Sutton, 2013
Toujours fidèle aux Editions Alan Sutton, 28, rue des Granges Galand 37550 Saint-Avertin  (près  de Tours).

Un ouvrage de 176 pages dont 16 pages en couleur.
Après avoir rendu un hommage à ses grands pères, dont l’un ancien combattant du secteur de Verdun, revenu gazé, et l’autre ambulancier de la société de secours aux blessés civils et militaires sous l’égide de la Croix-Rouge, est resté affecté à Reims une grande partie de la guerre.
Après l’introduction, où l’auteur rappelle que 1914-1918/2014-2018, un centenaire qu’il convenait de ne pas oublier, cette terrible guerre qui a touché 26 pays et fait plus de 18 millions de morts.

Le premier chapitre concerne l’avant 1914 : Reims, ville de garnison. 20 jours avant le déclenchement des hostilités, la ville organisait le concours national et international de gymnastique et autres fêtes, personne ne pouvait imaginer la tragédie des mois à venir.
Chapitre 2 : Année 1914 : Les débuts du conflit, l’occupation allemande, la bataille de la Marne, les premiers bombardements, la Cathédrale en feu !
Chapitre 3 : La guerre de 1915 à 1918 : La fort de la Pompelle, l’armement,  les tranchées, la vie rémoise sous les obus, l’école dans les caves, les soupes populaires, les pompiers et secouristes, les visites des délégations et personnalités dans la cité martyre.
Chapitre 4 : La guerre côté allemand, un sujet rarement abordé.
Chapitre 5 : après l’Armistice, les visites, la reconstruction, les inaugurations et pour terminer un encart de 16 pages en couleur.

Michel Thibault retrace les épisodes douloureux et nous montre, grâce à une sélection d’images étonnantes, les désastres liés aux bombardements subis. Mais il raconte également comment les Rémois ont continué à vivre.

Plus de 300 cartes et photographies témoignent de la persévérance et du courage des habitants.

Un bel hommage leur est ici rendu, ainsi qu’à tous les militaires qui se sont battus pour les défendre.
Nous pensons que le lecteur prendra plaisir à regarder et à lire ce livre. 

L’ouvrage est en vente dans toutes les librairies, Points presse, Relais H,  FNAC et Grandes Surfaces, au prix de 22 euros.

L’auteur se tient à la disposition des adhérents de l’Association pour une dédicace personnalisée lors de la prochaine réunion, le dimanche 23 février 2014, de 9h à 12h, Salle Goulin, 6 rue de la Neuvillette à Reims.

lundi 17 février 2014

Reims, le 9 novembre 1914... un obus dans le buffet !

Ma chère Marthe,
j'ai été très content de recevoir de vos nouvelles et d'apprendre que vous êtes en santé et tranquille dans votre patelin d'épinards.
Pour le moment, restez-y, on bombarde toujours, avec cette différence que les Boches ont fait des progrès, car maintenant, ils bombardent plutôt la nuit que le jour, un obus est même tombé sur le 85, c'est à dire dans notre cours, jeudi à 10 h et demi du soir, vous pensez si cela a fait un raffut dans le quartier; l'obus est tombé dans un buffet où il a éclaté, le buffet a été réduit en miettes, mais c'est tout.
Heureux d'apprendre que Georges va bien, je prierai pour lui et pour vous tous.
J'ai aussi un neveu du côté d'Ypres; notre Dragon, après avoir fait les batailles de Bruges, Namur, Charleroi, Dinant, la Flandre, est en ce moment au dépôt à Tours(?), pour prendre un peu de repos; il l'a échappé belle.
Au revoir chère Marthe, tous mes meilleurs souvenirs à votre maman et à vous.
(signature illisible)

CPA - Coll. Jacki Pinon
Cette fois-ci, la carte suit la triste actualité rémoise. En effet, ce courrier a été écrit le 9 novembre 1914, soit à peine deux mois après l'incendie de la Cathédrale, orchestré par les batteries allemandes le 19 septembre 1914 !
On peut dire que çà "chauffe" à Reims, ceux qui sont sur place subissent le pilonnage journalier... sans trêve, les obus frappent les civils.
L'émetteur du courrier évoque son neveu, qui revient assurément de loin. Il a participé à de nombreuses batailles en Belgique, et en est revenu ! Hélas, nous ne saurons pas s'il aura été épargné par ces 4 années de conflit.
Il faisait certainement partie des Dragons français du 2ème corps de cavalerie, qui étaient arrivés à Ypres le 14 octobre 1914.
Si on sait que cette correspondance a été postée à Reims, difficile de savoir où se trouve la Chère Marthe... un patelin d'épinards... est-ce une expression ? un surnom ? une forte production locale ?
Il s'agit peut-être tout simplement du village de Cantenay-Epinard, situé dans le Maine-et-Loire, à côté d'Angers, et pas si éloigné de Tours, où se trouve le neveu évoqué dans le courrier.
Mais si vous avez d'autres propositions, n'hésitez pas à nous les communiquer.

Un peu de tourisme maintenant... pour découvrir en cartes postales, la commune de Cantenay-Epinard !

Cantenay-Epinard - Château de Chatillon... Ce magnifique domaine est aujourd'hui un site pour l'organisation de soirées privées, de cocktails et d'événements professionnels.




Laurent ANTOINE LeMog

vendredi 14 février 2014

Reims 14-18 - Ma Petite Femme Chérie...

Nous profitons de la Saint-Valentin pour diffuser ces quelques courriers, que Louis a écrit dans cette même période, à sa chère petite femme chérie.
On constate que ces échanges sont très réguliers... normal ! ce contact est primordial et permet de se "remonter le moral", de garder ce lien qui permet à la fois de prendre des nouvelles de l'être aimé, de la famille, et de garder à chaque moment l'espoir de vite revoir ses proches. Ce n'est pas tant le contenu qui est important, que de savoir si tout va bien.
On peut imaginer le drame, lorsque ce flot régulier de correspondance vient à s'arrêter, pour une raison tragique ou pas... et rester dans le doute, la crainte... d'apprendre une mauvaise nouvelle.
Ces quelques cartes faisait certainement partie d'une grande série envoyée par Louis Galette à son épouse durant la Grande Guerre. Hélas, les hasards de la diffusion auprès de multiples cartophiles, fait que seulement 6 de ces cartes nous sont parvenues. Qu'importe, elles restent un témoignage aussi poignant qu'émouvant qui nous fait réfléchir sur ce que devait être la vie des familles séparées, et ce poids insoutenable de toujours s'attendre au pire.

Comme d'habitude, vous trouverez en regard de ces courriers le recto de la carte... des cartes de Reims défigurée.

Samedi 15 janvier 1915 - 8h du soir.
Ma petite femme chérie bien aimée.
Je fais réponse à ta lettre reçue ce soir du 13 avec Grand Plaisir.
Tu me dis que le temps dure plus que la première fois, il n'y a pas que toi mon petit lapin chéri,
moi c'est de même, la séparation est bien terrible surtout qu'on l'on s'aime comme nous nous aimons.
Puis, quitter mon petit Paul si gentil, vivement la prochaine permission pour revoir ma petite famille que j'aime tant, et il faut bien espérer qu'il y aura du nouveau ou sinon, cette fois-là, je prendrai totalement la tête.
Quant à mon pied, je l'ai soigné et presque passé à présent.

Mardi 18 janvier 1915
Ma Petite Femme chérie,
je fais réponse à ta lettre reçu ce soir du 15 avec Grand Plaisir mon petit lapin chéri.
La santé est parfaite et pense que cette carte vous trouvera tout de même, sans oublier mon fils chéri, qui doit toujours aimer bien boire, quand à mon pied, il est complètement passé à présent.
Tant mieux que tu as eu la bonne visite … te voilà tranquille mon petit coeur adoré. De toute manière, je n'ai pas encore écris ou je t'avais dit, on est complètement découragé d'avoir quitté son Petit Lapin chéri et son fils chéri.
Bien des choses de ma part à la famille Galette Louis et je termine. Bonjour à mon oncle, le papa et toi ma Petite Femme Chérie.
Reçois de ton petit homme chéri ses doux baisers du fond du coeur sans oublier mon fils chéri.
L. Galette


Mardi 1er février 1915
Ma petite femme chérie
C'est avec grand plaisir que j'ai reçu ta lettre ce soir du 29-30.
Mon petit lapin chéri, cela vous fait manger très tard, à cause du Papa qui rentre si tard.
Probablement que vous n'attendez pas, mon oncle trouverait le temps long, lui qui aime tant manger à l'heure, pour Le Galette, je suis comme le renard, je n'ai pas que le regard, enfin, il viendra peut-être un jour où l'on sera un peu mieux à son aise.
Te voilà heureuse d'avoir vu des boches, je voudrais bien ne jamais en revoir, je t'assure que ça me ferait bien plaisir.


Lundi 7 février 1915
Ma petite femme chérie.
C'est avec plaisir que j'ai reçu ta lettre du 4-5, ainsi que le colis dont tu m'annonces le tout en très bon état, d'après ta lettre du 4. Je vois que tu t'en es tiré d'une peur, vaut mieux comme çà qu'autrement. Quant à ma tante, ça va très bien à présent, quant à ma santé, cela ne venait pas d'où tu me dis, en coupant des veines. D'abord, je n'avais pas de rhume, c'est simplement de la fatigue, une courbature, enfin à présent, ça va, c'est tout ce que je demande. Je ne puis t'en mettre plus long ce soir, car il me faut du repos. Demain, nous partons pour les tranchées, il faut que je me lève très matin, environ 4h.


Jeudi 10 février 1915
Ma petite femme chérie
Quelques lignes ce soir et demain, je continuerai car c'est toujours le même fourbi. Je viens de recevoir à l'instant même ta lettre du 8. Toujours marquée janvier. Je vois bien qu'il n'y a pas que moi qui perd la tête mon petit lapin chéri aussi, car elle se trompe de mois je crois. Cela veut dire que le temps ne lui dure pas, ce n'est pas comme moi car je n'ai plus de goût à rien faire, et crois-bien à présent que ça ne reviendra jamais. Je n'ai pas encore répondu à ma chère soeur, pas une minute à moi.
Vivement la fin, d'une manière ou de l'autre.
Voilà tout ce que je peux t'écrire ce soir. Voilà les distributions, et l'eau qui arrive, et pour attendre 10h du soir…


Samedi 12 février 1915 - 8h soir
Ma Petite Femme Chérie,
à cette heure où je t'écris, notre ravitaillement n'est pas encore venu et je fais que de finir de mettre tout en ordre, en attendant les vivres et l'eau, ainsi que les lettres.
Le tout n'arrive que quand la nuit est arrivée, et comme il fait clair de lune, ce qui fait que nous toucherons plus tard.
Je pense bien recevoir des nouvelles de mon petit lapin chéri ce soir, c'est mon seul désir et ce qui me fait vivre en pensant à mon fils et mon petit coeur adoré.
Je ne vois pas grand chose à te dire que la santé est toujours parfaite, et souhaite que ma carte te trouve de même, mon fils aussi.
Toujours le même temps, et pas chaud, entendu de temps en temps quelques coups de canons, pour ne pas en perdre l'habitude, ce n'est pas le rêve de travailler d'un temps pareil...

BOURSE AMICARTE 51 - DIMANCHE 6 AVRIL 2014

RAPPEL

33e Bourse de Cartes Postales
27e Salon Toutes Collection


Cartes Postales - Timbres - Vieux Papiers - Monnaies - Capsules et Etiquettes de Champagne - Fèves - Marque-pages, etc...
Exposition : LA GUERRE 1914-1918

Celliers de Castelnau - 5, rue Gosset - 51100 REIMS
Parcours fléché depuis échangeur REIMS CENTRE
Exposition - Buffet - Bar
Entrée : 3 euros avec 1 carte souvenir à tirage limité
Gratuit pour les enfants accompagnés jusque 12 ans.

Association AMICARTE 51
122 bis, rue du Barbâtre, 51100 Reims
Tél. 07 81 63 59 97 (répondeur)

mardi 11 février 2014

Beine-Nauroy, Bourse Jouets et Puériculture - Dimanche 16 février 2014



Dimanche 16 février 2014
Bourse Jouets et Puériculture à Beine-Nauroy 51490

Organisé par BNE
Lieu : Salle Polyvalente, 3 rue de Prunay.
Nombre estimé d'exposants : moins de 50.
Restauration rapide et buvette
De 8h00 à 16h00


Beine-Nauroy est un village français, situé dans le département de la Marne et la région de Champagne-Ardenne. le village de Beine-Nauroy est le chef-lieu du canton. Ses habitants sont appelés les Benois et les Benoises. La commune s'étend sur 42,7 km² et compte 1 060 habitants depuis le dernier recensement de la population datant de 2006. Avec une densité de 24,8 habitants par km², Beine-Nauroy a connu une nette hausse de 29,6% de sa population par rapport à 1999. Entouré par les communes de Nogent-l'Abbesse, Prunay et Époye, Beine-Nauroy est situé à 14 km au Sud-Est de Reims la plus grande ville à proximité. Situé à 115 mètres d'altitude, Le Ruisseau d'Epoye est le principal cours d'eau qui traverse la commune de Beine-Nauroy. La commune est proche du parc naturel régional de la Montagne de Reims à environ 11 km. Le maire de Beine-Nauroy se nomme monsieur Francis FLOQUET.
Site internet de la commune : http://www.mairie-beine-nauroy.fr/




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lundi 10 février 2014

Reims 14-18 - De Louis à Louisa

Mlle Louisa... chez Mme Bernard à Bléquin (62)

9 février 1915
Chère soeur,
je suis toujours en bonne santé, j'espère toi aussi.
Ne te fais pas de chagrin la guerre va bientôt finir.
Je finis en t'embrassant, ton frère qui t'aime pour la vie.
Louis

Début 1915, on ne pensait pas s'enliser dans ce conflit... il avait déjà assez duré, nul doute que la fin était proche.
Le pauvre Louis a dû hélas vite déchanter !

CPA - Thomas Geffrelot
La carte envoyée par Louis nous présente une vue assez connue, que l'on verra évoluer au fur et à mesure de la guerre.
Légendée "Campagne de 1914", la Cathédrale a donc déjà vu sa toiture partir en fumée... à ses pieds, la Place Royale a encore peu souffert...
mais çà ne durera pas. Les stores sont baissés, les vitrines protégées par des planches... mais cela ne sera pas suffisant.
A l'issue de ces années de bombardement, il ne restera au mieux... que les façades... et encore !

Ci-dessous, une carte de cette même place Royale, colorisée, tel qu'elle était avant guerre, magnifique, et pleine de vie.


Laurent ANTOINE LeMog

jeudi 6 février 2014

Reims 14-18 - Des occupations de guerriers !

16 janvier 1915
Cher Copain,
je profite d'un moment de liberté pour t'écrire, car tu dois bien penser que nous n'avons pas beaucoup d'arrêt dans nos occupations de guerriers.
Enfin, tu dois souvent avoir de mes nouvelles par Labourot, je me porte bien et j'espère que ta santé est toujours bonne ainsi que celles de M. et Mme Richter.
En attendant le plaisir d'avoir de vos nouvelles, je vous serres à tous très cordialement la main.
Ton copain tout à toi.
Londuc (?)
74ème d'Infanterie
9ème Compagnie
3ème Section
Secteur Postal n°155

Ces "occupations de guerriers" nous rappellent, comme s'il en était besoin, la rude vie quotidienne de ces poilus.
Une carte, écrite au coeur de l'hiver... les conditions climatiques n'arrangeant certainement pas les choses !
Heureusement, les nombreuses cartes postales permettent de garder le lien avec la famille et les amis, et d'entretenir le feu de l'espoir.
Au fil des courriers, c'est le mot "santé" qui revient le plus souvent, c'est bien l'intégrité physique de chacun qui importe le plus, aussi bien du côté du militaire que du civil, et qui permet de garder le moral !

CPA - M. Thibault

Cette carte prise au coin de la Rue Eugène Desteuque et de la Rue des Trois-Raisinets nous montre les proches alentours de la cathédrale, après 6 mois de conflits, et déjà, les traces indélébiles des meurtrissures de la guerre.

La topologie des lieux est aujourd'hui bien différente. Les rues se sont élargies comme nous le montre la photo ci-dessous.


Laurent ANTOINE LeMog

mardi 4 février 2014

Reims - Fontaine Bartholdi

Place de la République, en direction de l'avenue de Laon.

Une carte légendée à la main, et verso totalement vierge. S'agit-il d'une erreur de l'imprimeur, ou d'un essai ?

Après recherche, il s'agit d'une carte éditée (et légendée), par LBR (Louis de Bary), pendant la durée de l'Exposition industrielle de 1903 à Reims... un cliché pris de la passerelle de l'Exposition. Le photographe tourne le dos à la Porte Mars.


lundi 3 février 2014

Reims 14-18... Dimanche, 8 incendies et lundi 3 !

Voici un nouveau témoignage, un instant de vie, de cette vie si précieuse en ces jours sombres...
...on donne des nouvelles, et on s'enquiert de la santé des proches.

Epernay, le 24 février 1915
Cher frère et soeur
Il y a bien longtemps que nous avons reçu de vos nouvelles, est-ce que vous êtes toujours en bonne santé ?
Tant qu'à nous, ça va pour le moment.
Je vous dirais qu'en ce moment, il y a un rude mouvement de troupes ici, la gare est consignée, ce sont des troupes du Nord et du Pas-de-Calais qui arrivent, remplacées par des anglais.
Reims a été bombardée avec une intensité effroyable ces jours-ci.
Dimanche, il y a eu 8 incendies et lundi 3.
M. Terlin du tramway a été blessé grièvement par une bombe.
A bientôt de vos nouvelles, je vous embrasse bien fort pour papa et maman.
Marcel.


Témoignage civil des horreurs de la guerre, et du pilonnage incessant dont la ville et ses habitants ont été les victimes durant la Grande Guerre.
La carte envoyée nous montre les décombres de la Maison Benoît et Boucher à l'angle des rues Courmeaux et du Petit-Arsenal.
Même si tout paraît calme et tranquille dans cette vue des ruines rémoises, il faut imaginer ces longues heures de bombardements, et les incendies qui s'en suivaient !

Comme on peut le constater sur une photo d'aujourd'hui, tout a été reconstruit, ou presque, on aperçoit à l'arrière-plan, dans la Rue du Petit-Arsenal, une maison dont la façade semble avoir été épargnée.


Laurent ANTOINE LeMog