mercredi 12 novembre 2014

Reims 14-18 - Chère Camille...

Jeudi 17 janvier 1918

Ma chère Camille,
Hier, je n'ai rien reçu. Avant-hier, je recevais en même temps ta lettre de samedi et ta carte de dimanche, continues donc comme tu fais de mettre au train.
Coll. T. Geffrelot
Tous les jours je t'écris, tu dois recevoir de mes nouvelles.
Je doute que tu les reçoives toutes comme celles envoyées au service ...(illisible) et qui n'ont pas dû les rendre car je ne reçois pas beaucoup de réponses.
Aussi, il fait mauvais temps, la pluie tombe, mais il vaut mieux çà que des marmites.
Ce qui me fait voir que tu ne reçois pas toutes mes lettres, c'est que je te demande souvent quelque chose et jamais tu ne me réponds.
Dans le journal, il est question de nous donner (... ? fr.) par jour d'indemnité, on sera forcé de rengager une fois la guerre finie.
Je n'ai rien besoin pour le moment, j'ai ce qu'il me faut. 
Je pense bien à vous tous les trois et t'embrasse de tout coeur pour toi et les enfants.
Bons baisers. Je t'envoie l'église de mon quartier.








Ce courrier n'a pas besoin d'être étudier à la loupe pour comprendre que toujours, la correspondance est ce lien fort et incontournable qui relie les familles aux poilus sur le front.

Deux petites informations sont données, mais le sujet principal de ces quelques lignes, c'est bien ces échanges de courriers, qui doivent accaparer l'esprit des soldats et de leurs familles, à longueur de journée.

On comprend la crainte de part et d'autre, quand le silence se fait, et que les courriers n'arrivent pas, ou plus.

On peut le comprendre, mais difficile de se mettre à leur place, et de ressentir ce qu'ils pouvaient vivre et endurer.

Et là encore, la carte postale n'aura jamais été plus utile, comme un trait d'union familial.










En ce qui concerne le visuel de cette carte, représentant l'intérieur de l'Eglise Saint-André bombardée, on est sûr, grâce à la dernière phrase de la carte, qu'elle correspond bien au lieu où se trouve le soldat.


L'Eglise Saint-André aura eu à souffir très tôt du premier conflit mondial.

En effet, elle connu ses premiers bombardements dès le 14 septembre 1914... et comme si cela ne suffisait pas, il y eu un important incendie en 1917.

Elle sera totalement restaurée après guerre.

Le clocher, dont il ne restait rien, a été totalement reconstruit, avec une pointe culminant à 83 mètres, devenant ainsi l'édifice le plus haut de la ville.

Les travaux se sont achevés en 1927.


Ci-dessous, l'Eglise Saint-André dans son état avant guerre, en 1912.


Et pour terminer,  ci-dessous l'Eglise Saint-André dans son état d'après guerre, restaurée. On peut voir que le clocher n'est plus le même (carte des années 60').


Laurent ANTOINE LeMog.

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