mardi 23 juin 2015

Correspondance 14-18 - De Vareilles à Loyasse, en passant par Somepy et Lyon St-Irénée...

Vendredi 1er octobre 1915
Chers parents
Je suis arrivé à bon port à 11h à Lyon, je suis allé me présenter à St Irénée et j'y suis resté.
Ils m'ont versé à la 2e Compagnie au Fort de Loyasse.
Demain, je vais passer la visite et je compte bien être inapte 4 mois ou deux.
Je vous réécrirai demain et je vous donnerai mon adresse.
Votre fils François.


Guerre 1914/15 - A Somepy (Marne) interrogatoire d'un prisonnier allemand

Voilà une carte plutôt intéressante, tant au niveau du visuel avec cet interrogatoire d'un prisonnier allemand à Somepy, que du texte. Même s'il paraît un peu difficile, pour le moment, de faire un rapprochement géographique entre Somepy dans la Marne et cette arrivée à Lyon, finalement très proche de Vareilles en Saône-et-Loire, où habitent ses parents.

Soit François a été mobilisé et s'est rendu directement de Vareilles à Lyon, dans ce cas, on peut se demander pourquoi envoie-t-il une carte de Somepy.
Soit il a déjà combattu dans la Marne, puis s'est retrouvé à Lyon après avoir été blessé au combat. Convalescent, cela pourrait expliquer le fait qu'il pense pouvoir être déclaré inapte pour deux à quatre mois.
Affaire à suivre !

Quelques mots sur les deux forts où s'est rendu François.

Fort St-Irénée, vu du ciel.

Le Fort de St-Irénée a été construit de 1832 à 1842 et fait partie de la première ceinture fortifée de Lyon (composée de 19 ouvrages dont 10 forts).
Pouvant abriter une garnison de 800 hommes, sa réserve de poudre était de 42 tonnes (en 1880), de quoi alimenter 60 canons.



Ci-dessous, une photo d'après-guerre, rendu à la vie civile, le fort abrite de 1920 à 1946 l'institut-Franco-Chinois.



Le Fort de Loyasse fait également partie de la première ceinture de Lyon. Construit de 1836 à 1840, il a été réalisé à la manière d'un fort de montagne, avec des glacis très inclinés entourant le fort.
Il était constitué de deux plates-formes superposées le long de la pente. En partie basse, un front d'attaque constitué de trois bastion. En partie haute, deux bastions et un cavalier permettant de place des pièces d'artillerie en hauteur.


Deux casernes, magasins, puits, latrines et poudrières se trouvaient entre ces deux parties.
Pendant la première guerre mondiale, ce fort a servi principalement de dépôt de prisonniers, doit-on voir un rapport avec le prisonnier de la photo ?

Terminons avec quelques cartes postales de Vareilles, petite commune de Saône-et-Loire d'un peu plus de 400 habitants avant 1914 (243 aujourd'hui), à 60 kilomètres de Mâcon, d'où François semble originaire.




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