En 1814, les coalisés avaient bombardé Reims, mais ils avaient respecté la Cathédrale.
Quelques Allemands, déjà, avaient blâmé leur respect; l'un d'eux, Jean-Joseph Goëres, auteur d'une volumineuse Mystique chrétienne, avait osé écrire, en avril 1814 : Abattez, réduisez en cendres cette basilique de Reims, où fut sacré Klodovicq, où prit naissance cet Empire des Francs, faux frères des nobles Germains, incendiez cette Cathédrale...".
Au cours de la guerre 14-18, les Allemands suivirent le haineux conseil de Jean-Joseph Goëres. Moins francs que celui-ci, ils n'osèrent pas devant l'indignation du monde entier, se vanter de leur vandalisme.
Tantôt ils alléguèrent des erreurs de tir, tantôt ils soutinrent que les Français avaient établi une batterie près de la Cathédrale et un poste d'observation sur l'une des tours (un projecteur fut bien installé sur la Cathédrale, le 13 septembre 1914, le jour même où les Français rentrèrent dans Reims; mais n'y resta qu'une seule nuit).
Le 19 septembre 1914, des obus incendiaires mirent le feu à diverses parties de l'édifice. La toiture brûla (sans entamer la voûte); les tambours des portes latérales brûlèrent également et les flammes détruisirent les statues qui ornaient ces portes ; les stalles du XVIIIe siècle, le tapis du sacre de Charles X, le trône archiépiscopal furent consumés; la grande rose de la façade occidentale, ainsi que plusieurs autres vitraux, au-dessus du chevet, furent entièrement carbonisés; la tour nord fut très abîmée par l'incendie d'un échafaudage qui l'entourait à cette époque.
Ci-dessous, quelques cartes postales qui nous rappellent le martyr de la Cathédrale :
En 1915 et 1916, la Cathédrale fut touchée une centaine de fois. Mais c'est pendant le bombardement des 15, 19 et 24 avril 1917 qu'elle fut fort éprouvée. Pendant sept heures, à raison de 12 obus par heure, les Allemands tirèrent des 305, des 340 et des 380 sur l'édifice, causant des dégâts considérables, surtout au côté sud-ouest.
Pendant les terribles bombardements d'avril 1918, la Cathédrale ne souffrit pas; pour une fois, les Allemands semblèrent vouloir l'épargner. Cette trêve ne dura pas : les mois suivants le bombardement reprit et les dégâts augmentèrent, notamment aux deux tours et aux voûtes. Mais les voûtes comme les tours, en dépit des blessures, n'ont pas été ébranlées et pourront être restaurées.
Source : Guides Illustrés Michelin des Champs de Bataille.
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