Monsieur,
Excusez-moi
de n’avoir pas répondu plus tôt à votre aimable carte, la faute en est une
vilaine grippe qui nous avait attrapé toutes les deux ma tante et moi. Nous
vous remercions beaucoup de vos bons souhaits ; à notre tour nous vous
offrons les nôtres, la continuation de votre bonne santé et surtout la fin de
la guerre et le retour au foyer. Rappelez-nous aux bons souvenirs de vos amis
les choristes et organiste qui ont laissé ainsi que vous, un très bon souvenir à
la paroisse.
Nous avons
eu de très belles cérémonies à Noël, surtout la messe de minuit avec chants à 2
voix, un prêtre de l’intendance tenait l’harmonium.
La crèche
avait été préparée en 2 tableaux et sujets découpés peints à la main par un
capitaine, les fantassins avaient nettoyé et orné l’église de verdure.
Ils sont
dévoués nos braves soldats.
Mlle
Quilici, ma tante se joint à moi pour vous envoyer nos amitiés sincères.
H.A.
Voici une
carte qui tombe au bon moment… puisqu’il s’agit d’échanges de vœux ! Que
souhaiter en pareil moment, en dehors effectivement, d’une bonne santé et la
fin de la guerre… qui dure !
Nous sommes
en janvier 1918… déjà trois ans et demi de conflit, ça commence à faire long !
Difficile de
faire dire beaucoup plus de choses à cette carte. La personne qui écrit est une
femme… à Vaudemange… nos soldats sont là – dans le village ? – puisqu’ils
ont aidé à préparer l’église et la crèche.
La carte représente le beau Moulin de Vaudemange. Il semble qu'il ait été détruit par les allemands en 1917, il n'était donc déjà plus là lorsque cette carte a été écrite.
Ci-dessous, quelques cartes postales anciennes de Vaudemange...
En revanche, difficile de trouver des CPAs de Vaudemange pendant la guerre... en voici quand même une, qui ne montre pas le village, mais qui correspond quand même à cette période de conflit, avec ce biplan allemand "Albatros" abattu par le "Jeanne d'Arc" à Vaudemanges...
...une belle victoire française... que l'on va pouvoir tempérer. En effet, on peut se demander qui est ce "Jeanne d'Arc" ? On aurait pu penser à un dirigeable... mais non, il s'agit d'un de nos fiers avions, un moderne monoplan Saulnier !
Fier ? pas pour longtemps, puisqu'on le retrouve après sa victoire, au sol... après avoir fait un "cheval de bois" ! Il faut bien reconnaître qu'à l'époque, les atterrissages pouvaient être scabreux, et que la moindre irrégularité du terrain pouvait faire capoter la machine volante. On peut supposer et espérer que le pilote est indemne ! Cocoricoooooooooooo !!