mercredi 1 avril 2015

Reims 14-18 - 8h du matin, le 2 avril 1918

Chère Mère
Par ces quelques mots je vous ferais savoir que je suis toujours en bonne santé et je désire que la présente vous trouve tous de même ainsi que toute la famille.
Nous avons mauvais temps et comme corvée, nous prenons quelques choses pour le ravitaillement en munitions et en vivres.
Enfin, nous espérons être relevés.
Bien des choses de ma part à toute la famille et à la famille B… , et je vous quitte en vous embrassant tous.
De tout cœur, ton fils pour la vie.
Charles.
PS : la dernière lettre que j’ai reçue date du 20 mars.



Et oui, déjà 4 années de guerre… de quoi trouver le temps vraiment long… et ce n’est pas encore terminé. Charles évoque ses occupations de ravitaillement, sans donner plus d’explications, mais il est vrai qu’il ne faut pas trop en raconter sur ces correspondances ! On ne sait jamais, la moindre information précise pourrait renseigner l’ennemi si ces cartes venaient à tomber entre leurs mains.

La photographie, quant à elle, nous montre l’intérieur des locaux de l’Action Populaire, entièrement dévastés par les bombardements allemands.
L’Action Populaire est une revue fondée en 1903 par le jésuite Henri-Joseph Leroy (de la Compagnie de Jésus), en exil en Belgique. En 1904, l’Action populaire déménage à Reims dans ces locaux à l’angle des rues de Mâcon et des Trois-Raisinets. Il semble assez difficile aujourd’hui d’en situer le lieu exact, la topologie des lieux ayant beaucoup changé à cause de la guerre, notamment avec le percement lors de la reconstruction de la ville, de la rue Voltaire qui est venue couper ces deux rues.
Avec déjà 8000 abonnés en 1914, la revue cesse ses parutions à cause de la guerre… elles reprendront ensuite, à Paris (51, rue Saint-Didier).
Dans les années 70, la Revue de l’Action Populaire devient Projet, et depuis 2012 Revue Projet, avec une version papier et une version numérique.

Ci-dessous une seconde carte de ces locaux détruits, hélas, l’état de gravas ne nous apprend pas grand-chose de plus quant à l’aspect d’avant-guerre de l’édifice.



Une dernière carte, publiée par l’Action Populaire de Reims avant guerre, pour le magasin la Maison Bleue (A. Noël) à Paris, près de l’Eglise Notre-Dame des Victoires, qui diffuse des souvenirs, objets religieux divers, et bien sûr, les publications de l’Action Populaire de Reims.



Laurent ANTOINE LeMog

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